Tolérance?
Cohérence!
Celui
qui n'est pas contre nous est pour nous
(Marc 9, 38-43.45.47-48)
Autres lectures : Nombres
11, 25-29; Ps 18 (19);
Jacques
5, 1-6
Pas de frontières pour le bien!
Celui qui n'est pas contre nous est pour nous. La petite
phrase de Jésus réjouira les adeptes de la tolérance.
Cette attitude semble parfois la seule qualité requise des
fidèles qui s'aventurent à exprimer leur foi dans
la société d'aujourd'hui. De là à imposer
la dilution des opinions croyantes et l'atténuation des originalités
chrétiennes, le pas est vite franchi par les partisans de
la rectitude politique. Jésus serait-il d'accord avec cet
aplatissement généralisé? Nous invite-t-il
vraiment à considérer comme dignes de notre vie de
foi, d'espérance et de charité toutes sortes de comportements
contradictoires?
Autour des disciples, des gens s'activent
au nom de Jésus sans nécessairement marcher derrière
le groupe. En toute logique, les disciples voudraient que le savoir-faire
généré par leur foi soit daté d'un «
copyright ». Mais les droits d'auteur de Dieu ne sont pas très
bien gérés! Jésus accepte que les limites soient
perméables, que les frontières du groupe semblent
transgressées par des gens n'appartenant pas à son
groupe. Le bien n'a pas de limites. Voilà une grande source
d'étonnement pour les auditeurs de l'époque de Jésus.
Cependant, Jésus propose un
critère précis de validation. Le nom de Jésus
est présenté dans cet évangile comme l'espace
où se noue toute intervention digne de la manière
de Dieu. Jésus rappelle que personne ne peut poser un geste
de puissance en s'appuyant sur son nom et aussitôt être
mal embouché à son sujet. C'est blanc ou c'est noir!
Jusqu'à preuve du contraire, quiconque n'est pas contre Jésus
peut être pour lui. Il lui reste à faire la preuve
de son attachement. Une prise de parole explicite est requise pour
garantir que le bien est accompli en référence à
Jésus.
Donc, Jésus ne se limite pas
à appeler les Douze à la tolérance. Jésus
n'appelle pas à la tolérance de n'importe quoi, mais
à la clairvoyance. Jésus garantit aux gens que nous
côtoyons que nous allons prendre le temps de pondérer
leur témoignage avant de les considérer comme des
gens du dehors. Le critère très tranchant du «
en mon nom » incite à détecter dans les situations
un peu boueuses de la vie les perles rares, les joyaux oubliés,
les manifestations originales du savoir-faire à la manière
de Dieu. Les propos mis dans la bouche de Jésus consacrent
une saine et sainte diversité dans la vie des disciples.
Nous ne sommes pas confinés à une vie de troupeau.
Il y a de la place pour les originaux à condition que soit
sauvegardé le respect du nom de Jésus.
Alain Faucher, ptre
Directeur des programmes de premier cycle
en études bibliques, études pastorales et théologie
Faculté de théologie et de sciences religieuses
Université Laval
Source: Le Feuillet biblique,
no 1938. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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biblique de Montréal.
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